Stephen
Herold, M.A. Ph.C.
(Traduction -
adaptation : )
Note importante
Les articles présentés ici sont essentiellement basés sur des sources russes. Par conséquent, c'est l'ancien calendrier russe qui est utilisé, et il faut ajouter 12 jours pour avoir les dates en calendrier moderne. Par exemple, la bataille de Gorodeczna : elle s'est déroulée le 12 août 1812, mais est indiquée ici comme s'étant déroulée le 31 juillet.
En 1812, l'Autriche se trouve dans une position inconfortable. 1812 l'a trouvée en position maladroite. Leader des monarchies conservatrices, c'est elle qui s'est le plus fortement opposée à la Révolution, responsable de la mort de Marie-Antoinette, archiduchesse d'Autriche et reine de France, faisant tout pour le rétablissement des monarchies européennes. Battue à plusieurs reprises par la France, la dernière fois en 1809, alors qu'elle combattait seule les armées françaises, l'Autriche a du chercher un accord avec son ennemi. Il en est résulté, en 1810, le mariage de Napoléon avec Marie-Louise d'Autriche, suivi, l'année d'après, de la naissance du Roi de Rome, héritier du trône français. En 1812, lorsque Napoléon envahi la Russie, allié traditionnel de l'Autriche, celle-ci se voit contrainte d'envoyer un corps d'armée, afin de soutenir le beau-fils de l'empereur François. Il va lui falloir exercer beaucoup de talent et montrer suffisamment de zèle, afin de satisfaire Napoléon, sans pour autant se mettre à dos ses futurs alliés !
Le corps autrichien opère sur le front méridional de la Grande Armée, en
Pologne et en Russie blanche, protégeant les bases et les lignes occidentales
de communication de l'armée principale. C'est une grande chance, car cela
empêche qu'il participe à la marche sur Moscou. Le Général Reynier et son
corps de Saxons ont été attachés au corps autrichien, sous le commandement
général du FM Schwarzenberg. Reynier rempli a donc la double et difficile
fonction de commandant de corps et de conseiller français, afin d'avoir un oeil
sur les Autrichiens. Bien qu'ils combattront parfois ensemble, comme à
Gorodetschna, ils opéreront le plus souvent indépendamment, se mesurant
aux troupes russes d'encerclement. Ce sera en grande partie une campagne de
cavalerie et, en conséquence, il y aura de nombreuses petites actions, dont
certaines cependant entraîneront des centaines de victimes (voir).
Il y aura peu de batailles, mais beaucoup d'escarmouches avec les forces russes
de l'armée méridionale, qui observaient et exerçaient leur pression sur
le corps autrichien. Il est probable qu'il y eu un accord entre Vienne et Saint-Petersbourg,
afin que les Autrichiens ne s'en prennent trop aux Russes, et que les Russes
n'exercent pas une pression plus forte que ne l'exigeaient les apparences.
Quoiqu'il en soit, lorsque ce fut nécessaire, les Autrichiens combattirent très
vaillamment, le gouvernement russe étant même amené a présenter une forte
protestation à la Cour de Vienne !
Le 27 juillet, le comte Tormasov surprend un corps isolé de 2.000 saxons, à
Kabrin, et les contraint à la retraite. Cette action conduit à la bataille la
plus remarquable de la campagne, Gorodetchna (aussi
appelée Podobna), où les Russes de
Tormasov sont battus, le 31 juillet et poursuivis jusqu'au fleuve Styr. Dans
cette bataille d'infanterie, les régiments 19 (Alvinzy) et 33 (Colloredo-Mansfeld)
se font remarquer par leur vaillance contre l'infanterie russe; et les Chevau-légers
d' O'Reilly et d'Hohenzollern jouent un rôle déterminant dans la
victoire, en tournant le flanc gauche russe.
Cette activité des Russes, et en particulier une charge effectuée par le général
Lambert, mènera à la formation de
la Division temporaire de Volhynie, par le duché grand de Varsovie, qui
fait campagne le long de la Volhynie.
Environ
quatre semaines plus tard, les Russes ont été renforcés par l'armée de
Moldavie (amiral Tschitshagov), et Schwarzenberg doit reculer sur la Bug, en
Pologne centrale. A ce moment, l'armée autrichienne commence à ressentir les
effets des difficultés d'approvisionnement de la Grande Armée. La discipline
commence à être un problème, et des cas pillage sont sévèrement réprimés.
C'est à cette époque que se déroule la
bataille de Voskrinitza . Tschitshagov couvrant les corps autrichiens,
Tormasov réussi à se déplacer sur Krasnoie (voir l'image ci-contre) et bloque
la route d'Orscha, sans opposition des forces françaises. C'est ce qui détermine
la retraite de Moscou par le Grande Armée.
À fin octobre, afin de protéger la retraite de l'armée principale, les
Autrichiens sont appelés à Minsk, qui est en fait, son objectif original. Une
autre bataille a lieu contre les Russes, à Wolkowisk, les 15-16 novembre, où
Reynier et Schwarzenberg battent le lieutenant-général Sacken et l'aile
gauche du corps de Tschitschkov. Cependant, Schwarzenberg étant occupé à
aider Reynier à Wolkowisk, Tschitshagov réussi à s'emparer de Minsk et de ses
importants dépôts, le 16 novembre. A ce moment, le comte Lambert est détaché,
afin d'aider à s'opposer à la retraite française de Moscou. Il est blessé
pendant l'attaque sur Borisov, qui permet aux Russes d'occuper le passage
sur la Berezina et de réduire la retraite française à un seul itinéraire. La
capacité du corps de Tormasov de se détacher et de s'attaquer au gros de
l'armée française, est un signe de l'échec du corps de Schwarzenberg de réaliser
son véritable objectif : protéger la Grande Armé contre une attaque de flanc
par le sud.
Fin novembre les Autrichiens et le Saxons prennent leurs quartiers d'hiver à
Byalistok, aux termes d'un accord verbal avec les Russes. Ceci a marqué la fin
effective de l'engagement du corps autrichien dans la campagne de 1812. Des
quelques 30.000 autrichiens qui formaient ce corps, 7.000 ont été tués au
combat, 4.000 morts de maladie. Bien qu'il n'existe pas de chiffres exacts exacts,
les pertes des Saxons furent sérieuses, dont la mort du Major-Général
Christoph Freiherr von Gutschmid.
Avec la défaite évidente de la Grande Armée, le "Hofkriegsrat" (Conseil de Guerre de la Cour) à Vienne donne l'ordre à Schwarzenberg de retirer son corps d'armé du front oriental. Le 30 janvier 1813, "considérant la saison rigoureuse et toutes les autres circonstances pressantes" Schwarzenberg signe une convention formelle de neutralité avec les Russes et retire, en février, ses troupes en Galicie. Là, il remet son commandement au Général Frimont et revient à Vienne.