Consulat - Premier Empire
Les armées

La bataille d'Austerlitz

La Grande Armée (4)

L'Empereur et ses soldats


L'Empereur les visite souvent, ces vieilles troupes et exerce sur eux ce superbe talent qu'il a de les subjuguer et de leur forger une âme de vainqueur. A Strasbourg, avant de les lancer, tels des torrents, vers la vallée du Danube, ne leur dit-il pas:

"Soldats, votre empereur est au milieu de vous ! Vous n'êtes que l'avant garde du peuple français.(..) Nous ne prendrons de repos que nous n'ayons planté nos aigles sur le territoire de l'ennemi"

Et il ne les ménage pas ! "L'Empereur fait la guerre avec nos bottes", ce qui n'est pas qu'une image: pour être présents sur le champ de bataille d'Austerlitz, les hommes de la division Friant parcourront, en 48 heures, plus de 65 kilomètres, et ce dans des conditions plus que difficiles.

Il invente, avant un autre général, le fameux "l'intendance suivra".

Berthier (c'est Napoléon qui dicte !):

"Dans la guerre d'invasion que fait l'Empereur, il n'y a pas de magasins. C'est au généraux à se pourvoir des moyens de subsistance dans les pays qu'ils parcourent".

Les Chefs sont eux aussi mis sous pression. A Soult, qui court après un corps autrichien, vers Ratisbonne:

"Ne vous donnez pas de repos....il faut que vous m'enleviez ce corps. Le moins que vous puissiez m'envoyer, c'est trois à quatre mille prisonniers."

Soult s'exécute et, très fier, annonce à l'Empereur qu'il envoie...120 prisonniers, et deux canons. Le pauvre !

"Mon Cousin. Je verrai avec plaisir vos 120 gros cuirassiers pris par les petits chasseurs.(..) Mais j'aurais voulu avoir tout le régiment."

Même traitement pour Murat:

"J'attends les huit drapeaux et les prisonniers que vous avez fait. Deux mille, c'est bien peu !"

Mais il sait aussi parler à ses soldats. Au lendemain d'Ulm:

"Soldats, ce succès est du à votre confiance sans borne dans votre Empereur, à votre patience à supporter les fatigues, à votre rare intrépidité. Mais nous ne nous arrêterons pas là: vous êtes impatients de recommencer une seconde campagne....C'est là que v se décider pour la seconde fois cette question qui l'a déjà été en Suisse et en Hollande, si l'infanterie française est la première ou la seconde en Europe.(..) Tout mon soin sera d'obtenir la victoire avec le moins possible d'effusion de sang: mes soldats sont mes enfants".

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