PIÉMONT

L'occupation du Piémont sarde fut décidée le 30 novembre 1798 et mise en oeuvre les 5 et 6 décembre suivants. Dès le 9 décembre, le roi Carlo-Emanuele IV signa une renonciation formelle au Piémont, qu'il laissait à la garde de l'armée française. Un Gouvernement provisoire de la Nation piémontaise prit le pouvoir et le pays fut connu sous divers noms (Éridanie, République piémontaise, République subalpine, Gaule subalpine). Il mit en place une nouvelle administration provisoire basée sur les anciennes provinces (ou "départements" tels qu'elles étaient déjà dénommées par le "Regolamento delle Provincie o sia dipartimenti per Intendenze e Prefetture nei stati di S.M. di qua del mare" de 1723) des divers pays dépendants de la maison de Savoie. C'est aussi ce Gouvernement provisoire qui organisa un "référendum" entre le 8 et le 16 février pour demander au peuple piémontais de choisir entre l'indépendance ou la réunion à la France. Le vote, manifestement truqué, donna une immense majorité à l'annexion. En conséquence, le 2 avril 1799, le Gouvernement provisoire fut supprimé par le Directoire et remplacé par un commissaire du gouvernement, Musset, qui décida aussitôt de diviser le pays en quatre départements en vue de préparer son annexion. Moins de deux mois plus tard (20 juin 1799) cependant, Turin et le Piémont étaient retombés aux mains des alliés austro-russes.

Les armées françaises réoccupèrent le Piémont le 16 juin 1800. Le 7 septembre 1800, cependant, le Piémont fut amputé du Novarais qui fut rattaché à la République cisalpine (ces territoires y formeront le département cisalpin de l'Agogna). Le 24 avril 1801, le reste du territoire piémontais fut divisé en six départements. Ce sont ces six départements qui seront annexés à la République française le 11 septembre 1802. Par après encore, les départements piémontais du sud (Marengo, Stura, Tanaro) subiront d'importantes modifications (avec principalement la suppression du Tanaro), à l'occasion de l'annexion de la Ligurie à l'Empire français (juin 1805). Le 14 mai 1805, un Gouvernement général des départements au-delà des Alpes fut institué et qui eut pour titulaires Louis Bonaparte (nommé roi de Hollande en juin 1806) et, plus tard (2 février 1808), le prince Camillo Borghese, époux de Pauline Bonaparte

Les administrations provisoires (1798-1799)

 

Les départements subalpins de la première période (1799 et 1800-1801)

NOM	Nom en français	Chef-lieu
ERIDANO (1)	Éridan	Torino (Turin)
SESIA (2)	Sésia	Vercelli (Verceil)
STURA (3)		Mondovi
TANARO (4)		Alessandria (Alexandrie)

(1) Département regroupant les administrations provisoires de : Ivrée, Pignerol, Suse, Turin et Val d'Aoste.

(2) Département regroupant les administrations provisoires de Bielle, la Lomellina, Novare et le Haut-Novarais, le Val Sésia, Verceil et Vigevano. Il perd le Novarais (avec la Lomellina), qui devient le département de l'Agogna, réuni à la Cisalpine le 7 septembre 1800.

(3) Département regroupant les administrations d'Acqui, Cuneo, Mondovi et Oneglia.

(4) Département regroupant les administrations d'Alessandria, Asti, Casal et Tortona.

 

Les départements piémontais de la seconde période (1801)

·         Les départements originaires

(1) Regroupe les anciens arrondissements du Val d'Aoste et d'Ivrée, avec une partie de l’ancien arrondissement de Torino.

(2) Amputé des territoires formant le nouveau département de la Doire.

(3) Département formé d'une partie des départements du Tanaro et de la Sésia. / Tanaro (Alessandria, Tortona)

(4) Amputé des territoires qui vont former le département italien de l'Agogna et de quelques territoires intégrés au Marengo.

(5) L'ex-principauté d'Oneglia (enclavée dans la Ligurie) est cédée à la République ligure après la paix de Lunéville.

(6) Amputé de ses parties nord-orientales (Alessandria, Tortona, Bobbio) qui forment le Marengo.