Les combats à Wagram
6 juillet 1809 - La victoire
A Wagram, peu ou presque rien ne va se passer jusqu'au début de laprès-midi. A ce moment, le dispositif mis en place par larchiduc Charles se désagrège, à gauche, à Markgrafneusiedl, où Davout enfonce Rosenberg et se joint aux troupes dOudinot, qui est en train de repousser Hohenzollern, et à droite, où Masséna, après bien des moments difficiles, a enfin réussi à faire reculer Klenau.
Au centre, Bellegarde tient encore Aderklaa et Wagram. Mais Napoléon, pour en finir, lance maintenant dans la bataille les troupes encore fraîches du Xe corps de Marmont. Celles-ci renforcent la division Pacthod de larmée dItalie dans son attaque de Wagram. Le village tombe bientôt aux mains des français, dautant que, dans le même temps, les fantassins dOudinot, devant de Parbarsdorf, quils ont repris, repoussent en désordre la division Wacquant du 1er corps de Bellegarde.
Larchiduc Charles, réalisant la situation de son armée, ayant perdu tous espoir de voir arriver larchiduc Jean sur les arrières des français, donne, à 14h30, lordre dune retraite qui va seffectuer en bon ordre.
Vers cinq-heures du soir, des éléments de cavalerie de l'archiduc Jean feront leur apparition vers Ober-Sieberbrunn, causant un instant la panique dans les rangs français.
Boulart: "On aperçut une grande masse de fuyards accourir vers nous. La peur se communiquant, rapide comme l'éclair, à tous les hommes qui étaient éparpillés dans la campagne, ce fut une panique générale....On a su plus depuis qu'un corps autrichien, coupé par notre cavalerie et manœuvrant pour rejoindre l'archiduc Jean, avait donné cette épouvante et fini par être fait prisonnier."
de Castellane: La tente de l'Empereur fut établie à quatre heures en avant de Raasdorf. Vers la nuit, on eut une alerte; les soldats des cantines arrivèrent en courant des avant-postes et en criant: < Aux armes, l'ennemi est là ! > Le désordre était général. De service dans la seconde tente de l'Empereur, j'avertis de suite l'aide de camp; j'avais appris un an auparavant, à Madrid, dans une débâcle semblable, qu'il ne fallait pas se presser. Je bridai tranquillement mon cheval, et je fus le premier auprès de l'Empereur. Il était monté à cheval, boutonnant ses culottes, sans chapeau, sans épée. On les lui apporta: il me donna l'ordre de faire former de suite à la Garde les bataillons carrés; tout le monde croyait que c'était le prince Jean qui arrivait de Hongrie. On revint bientôt d'une terreur si chaude. On sut qu'une vingtaine de housards autrichiens égarés, se trouvant en arrière des avant-postes, avaient rencontré des cantinières qui s'étaient mises à crier et avaient fait courir toute l'armée"