Le 9e cuirrassiers
a exécuté une charge qui a mis l'ennemi en déroute (Maréchal Soult - 1815) |
Historique
des régiments Le 9e
Cuirassiers Jérôme Croyet Docteur en histoire,
collaborateur au Magazine Napoléon 1er et à la revue Soldats
Napoléoniens |
"Oui, au 9e, il y a
des poilus"
Avec l’arrêté du 10 octobre 1801 le régiment,
encore 9e régiment de cavalerie, est à 3 escadrons. Toutefois le
régiment se voit doté d’une compagnie d’élite, composée de 62 hommes par arrêté
du 12 octobre 1802. Le 31 décembre, le régiment reçoit un 4e
escadron formé d’éléments du 19e régiment de cavalerie, dissout. Le
24 septembre 1803, le 9e régiment de cavalerie devient 9e
régiment de cuirassiers et est incorporé dans la division Nansouty.
Colonels et Chefs de Brigade 1791: De Bourbon-Busset (Louis-Antoine-Paul)
- Colonel |
Malgré le cuirassement des 8 premiers régiments, le
8 décembre, les changements nés du cuirassement du régiment pose des questions
au conseil d’administration du régiment, soulignant ainsi le manque de
précisions des directives de l’Etat :
« Par la lettre du 29 brumaire
dernier, le directeur de l’administration de la Guerre nous fait part des
changements survenus au régiment d’après sa nouvelle formation de
cuirassiers ; comme plusieurs objets nous paraissent avoir été omis et
qu’il est nécessaire de connaître positivement tout ce qui a rapport à ces
changements, nous vous prions, citoyen ministre, d’avoir la bonté de nous
répondre aux questions suivantes, pour nous mettre à même d’avoir une titre qui
puisse justifier les dépenses que nous serons dans le cas de faire. Quelle est
la couleur des plumets que doivent avoir les cuirassiers ? Doivent ils
avoir des épaulettes ? Quelle est leur forme et
leur couleur ? Doit on porter des grenades ? ».
Le 20 décembre le ministre lui répond, qu’outre la
conservation de ses plumets et épaulettes, le régiment conserve le fond de
son uniforme mais qu’il subit « les changements de coupe que comporte
l’arme des cuirassiers ». Toutefois le régiment conserve jusqu’en 1805
leur ancien habit veste à pans longs à la place du surtout réglementairement
admis pour habit de deuxième tenue. Durant cette période, le régiment se dote
progressivement de son surtout mais doté d’épaulettes simples, en toile, pour
porter sous la cuirasse.
Batailles
auxquelles le régiment a participé 1792: Limbourg 1793:
Oberflersheim, Landau, and Gambsheim 1794: La
Rehutte and Schwegenheim 1796:
Neresheim and Biberach 1800:
Hochstett and Hohenlinden 1805:
Austerlitz 1806: Jena 1807:
Friedland 1809:
Eckmuhl, Ratisbonne, and Wagram 1812:
Ostrowno, La Moskowa, and Winkowo 1813:
Lutzen, Bautzen, Dresden, and Leipzig 1814: Saint-Dizier, Brienne, La Rothiere,
Champaubert, Vauchamps, Craonne, and Fere- Champenoise 1815: Ligny and (Tony Broughton) |
Colonels tués ou blessés
en service
Officiers tués tués ou blessés en service (1805-1815)
(Tony Broughton) |
En 1804, le régiment reçoit 4 aigles et étendards
modèle Challiot. C’est aussi cette année là, qu’il
reçoit ses cuirasses et c’est au début de 1805 qu’il reçoit ses nouveaux sabres
modèle an XIII. Le régiment, qui compte 405 hommes, fait partie de la Brigade
Saint-Germain, Division Nansouty,et est à la réserve
de cavalerie commandée par le Maréchal prince Murat. Il participe à la bataille
d’Austerlitz où il perd 2 officiers et 11 cavaliers blessés et 2 tués.
Avec le décret du 31 août 1806, le régiment est
formé d’un état major et de 4 escadrons à 2 compagnies. Le décret précise que,
désormais, les cuirassiers devront mesurer entre 1m70 et 1m80. Afin de préparer
le régiment à la campagne qui s’ouvre, en octobre 1806, Napoléon ordonne la
création d’un 5e escadron. En 1806 le régiment se dote de l’habit
surtout sans pattes de parements, ni poches sur les basques courtes. Le
régiment combat à Iéna puis à Friedland.
En 1808, le régiment met les
chaperons en service, mais ceux ci ne semblent pas avoir fait l’unanimité.
En 1809, le 9e cuirassiers est à Eckmühl,
Ratisbonne et Essling. A Wagram, le régiment perd 8 officiers dont son colonel.
Toutefois la signature du traité de Vienne remet les régiments de cuirassiers
sur le pied de la paix, le 24 décembre 1809, en les réduisant à 4 escadrons.
Cette même année, réduit à escadrons, les cavaliers du régiment perdent aussi
leur catogan.
Par arrêté de Napoléon du 11 décembre 1811, le
régiment fait parti de la 1ère division de cuirassiers. Lors de
l'entrée en campagne, le 15 juin 1812, la brigade fait partie de la réserve de
cavalerie de la Grande Armée, il compte 876 hommes. Au 5 août, il ne compte
plus que 34 officiers et 534 cavaliers, un escadron de marche étant détaché qui
ne dépassera pas Vilnius. Le régiment n’a alors plus qu’une centaine de chevaux
par escadron.
Le régiment a 4 aigles en service mais 3 sont
renvoyées. Les étendard sont modèle 1812 avec AUSTERLITZ IENA EYLAU FRIEDLAND
ECKMUHL WAGRAM sur la soie. Il combat à Ostrovno, la Moscowa[1] et Winkovo.
Le 5 décembre 1812, à Wilna, l’aigle et étendard du
régiment sont pris par les hussards russes de Marioupol.
Durant la campagne de 1813, le 9e charge
à Lützen, Bautzen, Dresde et Leipzig.
En 1814, il est à Saint-Dizier, Brienne, la Rothière, Champaubert, Vauchamps,
Craonne et à la Fère Champenoise. Le régiment fait la campagne avec 146 hommes[2].
Le 11 avril, ils ne sont plus que 10 officiers et 136 cavaliers à
Fontainebleau.
Lors des Cents Jours, le régiment reçoit un un
aigle et un étendard modèle 1815. Durant la campagne de Belgique, le cheval de
Blücher s'abat au milieu d'une charge vigoureuse du 9e cuirassiers, à Ligny.
Deux jours plus tard, à Waterloo, le même régiment, accompagné du 6e, ramène la
cavalerie de la garde anglaise l'épée dans les reins. Toutefois, à l’issu du
vol de l’Aigle, le régiment remet son drapeau et son étendard qui sont détruits
à Bourges. Le régiment est dissout.