Heinrich
Johann von Bellegarde 1756-1845 |
Heinrich Johann Bellegarde naît le 29 août 1756 à Dresde. Fils du futur ministre de la Guerre de Saxe (Johann Franz von Bellegarde, qui décèdera en 1846), il entre comme saxon au service de l'Autriche en 1771, puis fait, avec le grade de colonel d'un régiment de dragons. la guerre contre les Turcs (1788-1789).
En 1793/1794 il participe à la guerre aux Pays-Bas, avec bravoure et talent. Nommé feldmarschall-lieutenant le 4 mars 1796, il est au coté de l'archiduc Charles, en tant que conseillé, durant les campagnes de 1796 et 1797.
En 1799, il commande le corps d'armée qui, par le Tyrol, entre en Suisse, pour se lier ensuite à Souvorov. Il s'empare de la citadelle d'Alessandria, puis se distingue à la bataille de Novi (15 août 1799). Il est alors appeler à Vienne, pour entrer au Conseil aulique de la Guerre. Il est fait peu après général de cavalerie et envoyé de nouveau en Italie, pour remplacer Melas, battu à Marengo (14 juin 1800) Mais il doit reculer devant Brune, tout en combattant, derrière le Mincio et l'Etsch. Il signe en janvier 1800 l'armistice de Trévise. La Paix de Lunéville (9 février 1801) met alors un terme aux hostilités.
Bellegarde reste à son poste, maintenant dans la Vénétie redevenue autrichienne.
Durant la campagne de 1805, il combat aux cotés de l'archiduc Charles à la bataille de Caldiero, où il commande le centre autrichien, puis effectue la retraite avec celui-ci en direction de la Styrie. Après la paix de Presbourg, il reçoit le commandement général à Graz, puis est transféré, le 3 décembre 1806, en Galicie. Il est également nommé Conseil Secret.
Bellegarde commande, en 1809, le Ier corps d'armée (21.000 fantassins, 800 cavaliers, 80 pièces d'artillerie), qui va jouer un rôle prépondérant à la bataille d'Essling-Aspern (21-22 mai 1809), ainsi qu'à celle de Wagram (5-6 juillet 1809). La guerre est à peine terminée qu'il est nommé feldmarschall, et de nouveau envoyé en Galicie, en tant que Commissaire de la Cour et commandant en chef.
Le 9 avril 1810, il retourne à Vienne, ayant été nommé président du Conseil aulique de la guerre. Il est chargé de la réorganisation de l'armée autrichienne, tâche dans laquelle il se distingue une nouvelle fois.
Lorsque la guerre reprend, il se voit confier le commandement de l'armée autrichienne en Italie. Il y rencontre une forte opposition, face au prince Eugène, qui s'est fortement positionné sur le Mincio. Il ne pourra conclure de bataille décisive avant la fin des hostilités contre la France. Le 16 avril 1814, il signe avec Eugène un armistice. Nommé gouverneur de Lombardie et de Vénétie, il bat le roi de Naples (Murat) en 1815.
Sa santé s'étant dégradée, Bellegarde souhaite alors se retirer des affaires de l'État. Il fera encore une apparition à la tête du Conseil aulique de la Guerre et à la Conférence des Ministres, le 24 juillet 1820, à l'occasion de la guerre contre l'Italie. Il doit toutefois définitivement abandonner ces fonctions, en 1825, sa vue s'étant particulièrement dégradée, tout en restant au service du prince héritier Ferdinand.
Il se retire alors sur ses terres, pour enfin vivre près de sa famille.
Heinrich Johann Bellegarde meurt à Vienne, le 22 juillet 1845, âgé de 79 ans.
A 50 kilomètres au nord-ouest de Vienne, se trouve, près du village de Wetzdorf, le Heldenberg, sorte de Panthéon des célébrités militaires de l'Empire autrichien. Le parc est orné de nombreux bustes de militaires autrichiens, dont celui de Bellegarde.