(1) Charles-André Pozzo-di-Borgo naît le 8 mars 1764, à Alata, en Corse. Il est d'une famille corse noble. Il fait des études de droit à Pise, et sera très tôt en relation avec les Bonaparte, en particulier Joseph et Napoléon. Il est élu, en 1789, député de la noblesse d'Ajaccio. Il participe à la rédaction des Cahiers de son ordre. 

Il est un des deux délégués corses envoyés à l'Assemblée Nationale, et fait partie de ceux qui réclame le rattachement de la Corse à la France. Il siège avec les Girondins, jusqu'aux évènements d'août 1792. Lorsqu'il retourne en Corse, la rupture est consommée avec les Bonaparte, alors plus portés vers les jacobins. 

Durant ce séjour en Corse, Pozzo devient procureur général syndic (en fait chef du gouvernement civil), à la place de Saliceti. Il va refuser d'obéir à la Convention, qui lui donne l'ordre de se présenter à sa barre, après l'avoir décrété d'accusation, le 2 avril. Le 17 juillet 1793, il est mis hors la loi. Avec Pascal Paoli, il se retrouve allié des anglais, qui établissent une sorte de protectorat sur la Corse, le royaume anglo-corse, dont le vice-roi, Sir Gilbert Eliot, le nomme président du Conseil d'État. Il se rend tellement impopulaire, se mettant à dos tous les paolistes, qu'il doit quitter l'île. Lorsque l'ordre français est rétabli, Pozzo est exclu de l'amnistie générale et inscrit sur la liste des émigrés. Commence pour lui une vie d#errance qui le mène à Vienne, en 1798, à Rome, en 1801, enfin à Saint-Pétersbourg, en 1804. où il entre au service de la Russie.

Au vue de ses capacités et de son caractère, Pozzo se voit confier de nombreuses missions diplomatiques. En 1805, il est nommé commissaire russe auprès des forces anglo-napolitaines en Italie; le 2 décembre il est à Austerlitz, où il est nommé colonel. L'année suivante il occupe une fonction analogue, cette fois auprès des Prussiens.  En 1807, il est envoyé à Constantinople, pour négocier la paix avec les Turcs. 

Lorsque Napoléon et Alexandre signe une alliance, par le traité de Tilsit, la carrière diplomatique de Pozzo en Russie prend fin. Napoléon réclame son extradition, mais le tsar refuse. Il va alors séjourner dans différentes capitales, à Vienne, à Constantinople, à Smyrne (en Syrie), à Malte. Finalement, il arrive en Angleterre, en 1810, où il restera jusqu'en 1812. Cette année là, il est rappelé au service de la Russie. Il devient alors général de l'armée russe, et négocie avec Bernadotte, amenant celui-ci à entrer dans la Coalition contre la France. Rappelé près de lui par le tsar, il fera toute la campagne de 1814 à ses cotés.

Lorsque les Allié entre à Paris, en 1814, Pozzo est nommé membre du gouvernement provisoire. A ce titre, il se rend à Londres pour amener Louis XVIII en France.  Durant la première Restauration, il est ambassadeur russe auprès de la France, et cherche à arranger un mariage entre le duc de Berry, et la grande Duchesse Anna, la soeur d'Alexandre. Il participe au Congrès de Vienne. Durant les Cent-Jours il accompagne Louis XVIII en Belgique.

Après la seconde Restauration,, Pozzo reste à Paris les 15 années qui suivent, comme représentant du tsar. Il est fait comte et pair, en 1818.  Cette même année, il participe au Congrès d'Aix la Chapelle, faisant accepter une réduction des demandes financières des Alliés. Son influence diminue sous Charles X, mais il se range aux cotés de Louis-Philippe, qu'il fait reconnaître par le tsar Nicolas Ier, d'abord hésitant. En 1833, Pozzo est à Londres, pour des discussions avec Wellington. Lorsque le prince Lieven meurt en 1835, Pozzo est nommé ambassadeur en Angleterre. Mais sa santé se détériore, et il prend sa retraite en 1839, et retourne à Paris.

Pozzo di Borgo meurt le 15 février 1842, âgé de 78 ans. (2)

Il repose au cimetière du Pére Lachaise, à Paris, 57e division.

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(1) Compléments d'informations pour cette biographie : .

(2) A Ajaccio, au 17 de la rue Bonaparte, se trouve une maison, construite avec des pierres des Tuileries, ayant appartenu au comte Charles Pozzo-di-Borgo