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Promenades Impériales 
Bataille d'Iéna (14 octobre 1806)
(Allemagne)

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La bataille d'Iena s'est déroulée sur les hauteurs qui dominent la ville (plateau du Landgrafenberg) auquel on accède par le village de Cospeda. Le site offre au visiteur de nombreux monuments, récemment rénovés, dont une vingtaine de stèles marquant les différents emplacements des troupes françaises (elles ont alors un sommet arrondi, en forme de chapeau) et prussiennes ou saxonnes (sommets pointus). Une brochure semblable à celle éditée pour la bataille de Leipzig, permettant de les retrouver facilement, a été éditée à l'occasion du bicentenaire. ("Spuren der Geschichte - Napoleon in Thüringen - Detlef Jena - Rüdiger Stolz)

Très logiquement, la visite du champ de bataille se doit d'être précédée par celle de la ville de Iéna

Iéna

Napoléon entra dans Iéna , le 13 octobre 1806, vers 16 heures, par le Camsdorfer Brücke (1) et la Saaltor. Il se rend au château (détruit en 1905/1906, il se trouvait à l'emplacement actuel de l'Université Schiller) (2) , restant seulement quelques instants dans la cour, avant de repartir pour le Landgrafenberg. 

Le Camsdorfer Brücke. Le pont actuel date de 1946 et vient d'être entièrement rénové en 2005. A son origine il comptait parmi les "7 merveilles de Iéna"

L'Université Schiller, située à l'emplacement du château de Iéna

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Il ne reste malheureusement pratiquement rien de cette époque à l'exception de l'église Sankt-Michael (1) (2) (3), une des plus grandes église de Thüringe, où Martin Lüther prêcha en 1524 et 1529, et qui servit de lazarett après la bataille, la Johannistor (4)(5) et une partie des remparts (6), avec la Pulverturm (7). On peut se faire une idée où se trouvaient les limites de la ville en suivant les rues Fürstengraben (ici commence la route de Weimar), Leutragraben, Teichgraben et Löbdergraben.

L'église Sankt-Michael

Portail de l'église Sankt-Michael

Intérieur de l'église saint-Micahel, lors du concert du 14 octobre 2006. (photo M. Saugier)

La Johannistor, seule des trois anciennes portes de la ville à avoir été conservée. Une plateforme se trouve au 5e étage, et on peut voir quatre gargouilles à tête de singe sur les coins.

La Johannistor

Reste (reconstruits) des remparts de la ville, avec, au fond, la Pulverturm (tour de la poudrière), haute de quatre étages.

La Pulverturm

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La place du marché (1) possède encore de jolis bâtiments, mais on ira voir avec intérêt l'emplacement de la maison de Hegel, de la fenêtre de laquelle il vit passer Napoléon, "l'âme du monde" (2) (3), ainsi que celle du prêtre francais émigré Gabriel Henry, qui servit d'interprète aux officiers généraux de la Grande Armée et permit de limiter les dégâts infligés à la ville. (4) (5) Sur la Lüther Platz, se trouve l'hôtel Schwarzer Bär, qui existait déjà en 1806, et qui fut alors utilisé, comme la plupart des bâtiments publics, comme hopital de campagne. Goethe y séjourna deux fois, en 1812 et 1827, tout comme Martine Lüther (sous le nom de Junker Jörgl) où Bismarck, en 1892.

L'Hotel de Ville de Iéna

Emplacement de la maison de Hegel

La maison de Henry

Plaque commémorative Henry

L'hôtel Schwarzer Bär aujourd'hui. C'était l'un des plus anciens bâtiments d'hôtes de la ville

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Le musée de la ville (Göhre Museum), se trouve sur la Markt Platz, installé dans une des plus vieilles maisons bourgeoises de la ville. A l'occasion de l'année du bi-centenaire, une exposition est consacrée aux évènements de la campagne de Prusse de 1806

Le musée municipal

Pour se rendre sur le champ de bataille, prendre la route de Weimar (1) , puis celle qui mène à Cospeda. Celle-ci croise à plusieurs reprise le chemin forestier,décrit par Coignet dans ses Carnets, emprunté par les troupes de Lannes et où Napoléon observa la montée de l'artillerie.

  Le musée de la bataille, à Cospeda

C'est avec un contenu complètement remanié que le musée a de nouveau ouvert ses portes en mai 1999. L'artisan en est l'Institut de recherche en histoire militaire de Iéna 1806 (Institut zur militärgeschichtlichen Forschung Jena 1806 e. V.), avec le soutien des musées de la ville de Iéna.

Y sont exposées des pièces de la collection du musée « Göhre », musée de la ville de Iéna. A proximité immédiate du théâtre historique des opérations de 1806-1807, l'exposition tient à la disposition du visiteur un vaste ensemble historique de documents iconographiques et de cartes historiques et des compte-rendus de témoins des événements. Elle offre également la possibilité de se représenter concrètement les événements, dans leur dimension spatiale et stratégique. La vie quotidienne des soldats, les uniformes ainsi que la fonction et l'action des armes, le tout replacé dans le cadre spatio-temporel de l'époque, représentent un intérêt supplémentaire, et non des moindres, de l'exposition.

Derrière le musée, maison avec plaque commémorative "Dans la nuit du 14 au 15 octobre 1806, l'empereur Napoléon a séjourné ici". S'il est vrai que Napoléon passa ici quelques instants, il passa cette nuit là dans une auberge de Iéna.

Sur le Landsgrafenberg, au lieu dit Windknollen

On atteint cet endroit soit à partir du musée soit à partir de Cospeda, par un chemin de terre (environ dix minutes de marche à pied dans chaque cas). On est ici à l'emplacement du centre de l'avancée française, et où Napoléon passa la nuit précédant la bataille.

D'ici, très belle vues sur la vallée de la Saale et la ville de Iéna.

Vue sur la vallée de la Saale et la ville d'Iéna.

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Le Windknollen

C'est de cette direction (1) qu'arrivèrent les soldats du Ve corps et de la garde (voir les souvenirs de Coignet)

 

La stèle

(3)

Une stèle (3) marque l'endroit où se serait trouvée la tente de Napoléon. Ici se trouvait la Garde avec, en avant, les fantassins de Vedel.

 

A l'extrémité du plateau. A gauche, quelques maisons du village de Cospeda - Au fond, la vallée du Steinbach, et le village de Closewitz.

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Stèle Lannes

(3)

Sur le Landsgrafenberg - Vue en direction de Krippendorf

(2)

Dans le village de Cospeda (1) se tenaient, le matin du 14, la division Gazan, avec le 21e de ligne en avant. De ce point, on aperçoit Lutzeroda et Closewitz, ainsi que le petit vallon du Steinbach.(2) Ici s'opposèrent, coté français, les divisions Claparède et Suchet, coté prussien et saxon, les troupes de Tauentzien. Plus à droite, dans le bois de Closewitz se trouvait la division Saint-Hilaire.

A la sortie du village de Cospeda, dans un virage, stèle indiquant l'emplacement du corps de Lannes, à 5 heures du matin (17.
500 hommes - 24 canons) (3)

Le Dornberg

Quitter Cospeda en direction de Closewitz. On arrive bientôt au Dornberg, point le plus important du point de vue stratégique, en même temps que le plus haut du champ de bataille(373 m). De là (on peut aussi monter jusqu'au sommet réservoir d'eau) on a une excellente vue sur l'ensemble du champ de bataille en direction de Vierzehnheiligen (1 ) et de Krippendorf (2). 

 

Vue vers le nord-aouest, en direction de Krippendorf

(1)

(2)

C'est dans cette direction que Napoléon supposait qu'il avait devant lui l'ensemble des forces prussiennes. Les Français, en fin de matinée, font dès lors face à l'ouest, leur centre dirigé sur Vierzehnheiligen, où se trouve Tauentzien. C'est ici que vont avoir les combats les plus importants.

C'est d'ici que Napoléon continua à diriger les opérations.

 

Stèle de la Vieille Garde

(3)

Tableau commémoratif de la bataille, au Dornberg.

(4)

En bordure de la route, une stèle (3), érigée pour le 180e anniversaire de la bataille (18 octobre 1986), marque l'emplacement de Napoléon et de la Vieille Garde, à 10 heures, le matin du 14 octobre 1806 : 5.000 hommes, 14 canons. A coté, un panneau (4) indique la composition des forces ayant combattues au Dornberg.

  

Zwätzen

Reprendre la route en direction de Closewitz  (la stèle "Generalmajor Tauentzien" se trouve en bordure de la route) puis de Zwätzen. Ici se trouve  la tombe des Saxons.

La stèle Tauentzien Quarante-six saxons, après avoir été blessés glorieusement à Iéna le 14 octobre 1806, trouvèrent ici la paix pour la guérison de leurs blessures. Berlepsch (le dernier commandeur de Zwätzen)

   

Rödingen

La route continue jusqu'à Rödingen où l'on remarquera, à la sortie vers Lehesten, dans un petit bosquet, le monument élevé à la mémoire du Premier Lieutenant August Wilhelm Freiherr von Bissing, chevau-léger du Prince Clement, et qui trouva la mort à cet endroit. Non loin de là, deux stèles : celle marquant l'emplacement des troupes du général prussien Holtzendorf, et celle celui du maréchal Soult.

Monument à la mémoire du lieutenant en premier von BissingStèle Lannes 

Lehesten

Près de l'église se trouve un panneau permettant de situer tous les monuments du champ de bataille.

Krippendorf

Peu avant d'arriver à Vierzehnheiligen se trouve le petit village de Krippendorf, dont le moulin à vent, Bockwindmühle (1), que l'on aperçoit sur une petite colline, fut un des témoins de la bataille (il date de 1742). Du sommet, intéressante vue sur cette partie du champ de bataille. Deux stèles sont également à noter ici : celle du détachement Kollin (1200 hommes - 4 canons) (2) et celle du maréchal Soult (8.000 hommes - 12 canons) (3)

Le Bockwindmühle de KrippendorfStèle Kollin

A mi-chemin entre Krippendorf et Vierzehnheiligen, un petit chemin conduit au monument à la mémoire du major von Eberhart. Un peu plus loin, stèle à l'emplacement de la division Grawert, le 14 octobre, vers 11 heures (16.000 hommes, 16 canons)

Ici mourut le 14 octobre 1806 d'une mort héroique Friedrich Wilhelm Magnus von Eberhardt, major et commandant du régiment royal d'infanterie prussienne von Grawert n° 47. Né le 8 février 1755 à LudwigsburgStèle Grawert

Vierzehnheiligen

C'est ici qu'eurent lieu les combats entre la division prussienne Grawert, la cavalerie prussienne, les brigades saxonnes Dyhernn et Cerrini et les corps d'armée français de Lannes (5e), Ney (6e), Soult (4e), ainsi que la cavalerie de réserve sous le commandement du maréchal Murat, arrivée plus tard sur le théâtre des opérations.

Vers l3h, les lignes des formations prussiennes furent percées. Commence alors un repli désordonné. C'est en fait le moment décisif de la bataille d'Iéna.

L'église de Vierzehnheiligen, dans son état d'origine.Intérieur de l'église de Vierzehnheiligen
(1)

Le monument de la bataille d'Iéna.
(2)

Devant l'église (1), le monument de la bataille (2), érigé le 14 octobre 1906, pour le centième anniversaire, en présence du Kronprinz

"Aux officiers et soldats tués à la bataille d'Iéna. A la bataille d'Iéna furent tués ou moururent de leurs blessures 53 officiers et environ 1100 soldats des armées prussiennes et saxonnes; 271 officiers et environ 6000 hommes furent blessés. Parmi les officiers ayant pris part aux batailles d'Iéna et d'Auerstaedt, 181 trouvèrent une mort héroïque en 1809, et de 1813 à 1815, pendant les guerres de libération.

Le nom des 53 officiers est inscrit sur la plaque de bronze (3)

L'église présente, sur sa facade, un boulet, scellé ici bien après la bataille. Un peu plus loin, un panneau raconte la bataille. (4)

Monument de Vierzehnheiligen
(3)

Vierzehnheiligen

 

 

La stèle des troupes du maréchal Lannes.

Un peu plus loin, petite stèle indiquant les forces du maréchal Lannes (17.500 hommes - 24 canons)

Si l'on quitte Vierzehnheiligen en direction de Lützeroda, on trouve très rapidement la stèle marquant l'emplacement des troupes du maréchal Ney, vers 11 heures, le 14 octobre (19.000 hommes, 20 canons)

La stèle ney

Sortir de Vierzehnheiligen par la route qui conduit à Isserstedt. Prendre la route qui mène au "Gewerbepark". Sur la gauche de la route se trouve la stèle marquant l'empalcement de la cavalerie saxonne, vers 11 (1600 cavaliers, 8 canons)

Stèle de la cavalerie saxonne

Revenir à Isserstedt et prendre la direction de Großromstedt. La stèle marquant l'emplacement de la cavalerie prussienne se trouve sur la droite de la route (1900 cavaliers, 12 canons)

Stèle de la cavalerie prussienne

Kötschau et Hohlstedt. A la sortie de ce dernier village se trouve le monument à la mémoire  du bataillon Aus dem Winkel.

Au bataillon de grenadiers de la Saxe électorale Aus dem Winkel. Pour rappeler sa conduite glorieuse pendant la retraite à la bataille d'Iéna le 14 octobre 1806. Érigé par les régiments saxons royaux : 5e d'infanterie Kronprinz 104, 6e d'infanterie régiment 105.

De Hohlstedt se rendre à Kapellendorf. Le château, l'un des uniques exemples de château à douves ("Wasserburg"), accueillit, le 13 octobre 1806, le quartier général du prince Hohenlohe, commandant l'armée prussienne durant la bataille de Iéna.

Le château de KapellendorfLe château de Kapellendorf

Le Sperlingsberg

Quitter Kapellendorf. par la route qui mène à Großromstedt. Sur la droite se trouve la stèle indiquant la position du corps prussien de Rüchel, le 14 octobre 1806, vers 14 h 30, arrivant de Weimar (15.000 hommes, 20 canons). 

On monte alors le Sperlingberg, colline qui domine le village, et qui vit les derniers combats de la bataille de Iéna. 

Vue prise du Sperlingsberg

(1)

Vue vers Kapellendorf, prise du Sperlingsberg

(2)

On se trouve ici sur la partie ouest du champ de bataille (1). Ici se trouvait, la veille des combats, le bivouac du gros de l'armée prussienne (prince de Hohenlohe), dont le quartier général se trouvait dans le château (Wasserburg) du village de Kappelendorf. (2) (note : les photos ci-contre sont prises en direction de Kapellendorf)

 

La tour en pierre

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Une des plaques apposées sur les murs de la tour.

(4)

Sur la colline qui domine le village, une imposante tour de pierre - bel exemple des fameuses Tours Bismarck - (3), datant de 1907, restaurée en 1986. Trois plaques commémoratives sont apposées sur les murs.

·        Ce monument a été érigé en 1906-1907 par l'Association des monuments de Kappelendorf.

·        1806-1906 / Ici eut lieu le 14 octobre 1806 la dernière attaque héroïque des Prussiens contre Napoléon. Ceux qui sèment dans les larmes récolteront dans la joie. (4)

·        Ici sont tombés le 14 octobre 1806, dans un combat héroïque, les officiers suivants : von Wahler u. Cronegk, von Jagow, von Voss, von Sydow, von Puttkammer, von Michalkowski, von Berenhorst, von Berenhortz, von Schweintz, von Rathenow, von Schweder, von Langen, von Werder des regiments d'infanterie suivants : Alt-Larisch n° 26, Strachwitz n° 43, Wedell n° 10.

Sur le bord de la route, une stèle (4) indique l'emplacement des forces des maréchaux Soult, Lannes et Augereau.


Si la visite du champ de bataille d'Auerstaedt est couplée avec celle du champ de bataille d'Auerstaedt, le mieux est alors de rejoindre Eckartsberg, par Apolda, où l'on trouvera une agréable possibilité de déjeuner dans le restaurant installé à l'intérieur du château. (voir la visite Auerstaedt)

Sinon, on retournera sur Iéna, en reprenant la route de Weimar. Peu avant Iena, la route serpente au flanc de collines boisées. C'est le Schnecke, où des troupes saxonnes furent tenues en réserve.(7)Reprendre EckartsbergaLe Speilberg(7)

(1) Nous indiquons ici le parcours en voiture, qui nécessite au minimum une bonne matinée. Les amoureux de la randonnée pédestre trouveront à leur disposition de nombreux chemins "napoléoniens".